Le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) a proclamé, dimanche à Paris, l’indépendance de la Kabylie, désormais désignée par ses initiateurs comme la « République fédérale de Kabylie ». La déclaration a été faite au cours d’une cérémonie tenue dans un espace privé, malgré une interdiction administrative qui avait visé le lieu initialement retenu.

Des responsables du mouvement, des militants et plusieurs invités étrangers ont assisté à l’événement organisé à proximité de l’Arc de Triomphe. Le président du MAK, Ferhat Mehenni, a pris la parole en tant que chef de l’entité proclamée. La cérémonie a été marquée par l’interprétation de l’hymne kabyle et des interventions de soutiens venus notamment d’Europe, d’Amérique du Nord et du Moyen-Orient. Les organisateurs ont qualifié l’acte d’historique et en ont largement diffusé les images sur les réseaux sociaux.

Au départ, la proclamation devait se tenir au Palais des Congrès de Versailles. Les autorités françaises avaient interdit l’événement, évoquant un risque de troubles à l’ordre public. Un recours en justice n’ayant pas abouti dans les délais souhaités, le MAK a opté pour un cadre privé afin de maintenir la cérémonie, sans rassemblement public.

Un dispositif sécuritaire a été mis en place autour du site. Selon les organisateurs, des appels à des actions hostiles circulaient, attribués à des groupes opposés à la démarche indépendantiste.

Cette proclamation unilatérale marque une rupture majeure avec les positions antérieures du mouvement, jusque-là axées sur des revendications identitaires et autonomistes. Elle ouvre une nouvelle phase de confrontation politique avec les autorités algériennes, qui considèrent le MAK comme une organisation interdite, et vise à porter la question kabyle sur la scène internationale.


Mahussé