Depuis le 20 septembre, le Sénégal affronte une épidémie de Fièvre de la Vallée du Rift (FVR), une infection virale transmise principalement par les moustiques et, dans certains cas, par contact avec des animaux infectés. Le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Ibrahima Sy, a annoncé ce 20 octobre que 258 cas ont été enregistrés, dont 192 guérisons et 21 décès.

Selon lui, six des quatorze régions du pays sont désormais touchées, avec une prévalence plus marquée dans le nord, notamment à Saint-Louis, où les moustiques du genre Culex ont été identifiés comme principaux vecteurs. Des traces du virus ont aussi été détectées chez le bétail, confirmant la nécessité d’une approche intégrée “une seule santé”, combinant santé humaine, animale et environnementale.

Pour stopper la propagation du virus, les autorités ont mis en place un plan de riposte coordonné entre les ministères de la Santé, de l’Agriculture, de l’Environnement et de l’Hydraulique. Cette stratégie comprend l’activation des comités de gestion des épidémies à tous les niveaux, l’équipement des structures sanitaires de Saint-Louis et Richard-Toll à hauteur de 139,9 millions FCFA, ainsi que la vaccination du bétail, en particulier les petits ruminants.

Le dispositif inclut également des actions de lutte anti-vectorielle, telles que l’utilisation de drones, de pièges et de moustiquaires imprégnées, mais aussi le déploiement de laboratoires mobiles de l’Institut Pasteur de Dakar dans les régions de Louga et Matam pour un dépistage rapide.

Parallèlement, une campagne de sensibilisation est en cours dans les zones rurales et pastorales pour informer les populations sur les gestes de prévention : éviter le contact avec les animaux malades ou morts, signaler les avortements suspects chez le bétail et consulter un centre de santé en cas de fièvre.

Le ministre a exhorté les citoyens à maintenir la vigilance. "Nous devons continuer d’assainir notre environnement, car les moustiques prolifèrent dans les eaux stagnantes. Là où les moustiquaires sont utilisées massivement, les cas diminuent immédiatement", a-t-il souligné, tout en alertant sur la vulnérabilité accrue des jeunes adultes, souvent exposés en soirée.

Dr Ibrahima Sy a salué la mobilisation du personnel de santé, des vétérinaires et des acteurs communautaires, ainsi que le soutien des partenaires tels que l’OMS, le Fonds mondial, l’Organisation ouest-africaine de la santé et l’Unicef. Il a conclu en rendant hommage aux 21 victimes de la maladie, rappelant que “la vigilance reste essentielle malgré le ralentissement de la propagation du virus."


Mahussé