Fin avril 2025, au moyen de ses réseaux sociaux, Richard Boni Ouorou chef du Parti Libéral du Bénin a tenu informé de l’officialisation par l’Etat de l’existence de son parti. Une annonce consécutive à l’obtention de récépissé par le parti, le tout après un congrès extraordinaire tenu à Calavi. L’évènement qui a réuni selon les chiffres du parti, plus de mille deux cents (1200) délégués a annoncé en lui-même les ambitions de Richard Boni Ouorou. Etre l’alternative dans une ambiance politiques bipolaire dominée par d’un côté Patrice Talon et de l’autre Boni Yayi.

Depuis cette fin du mois d’avril, le chef du nouveau parti poursuit le tour des médias. Le politologue et homme d’affaire intercale sa tournée médiatique de rencontres avec ses collègues dirigeants de partis. S’il est incontestable qu’il a réussi a gagné sa place d’acteur politique prolifique embrouillant parfois les pistes entre l’analyste politique et le politique, il n’en demeure pas moins que ce nouveau rôle de chef de parti est un jauge aux risques élevés. Plus que des risques, Richard Boni Ouorou se frotte déjà à la dure réalité de la politique avec les erreurs et sorties de pistes possibles. Pour recenser les couacs il faut remonter au 5 avril 2025. Ce jour-là, une image fait le tour du monde entier. Contrairement aux autres partis libéraux du monde entier, celui du Bénin abord une image singulière à son congrès constitutif. Les mille deux cent délégués apparaissent en tenus floquées effigie du patron.

Plus qu’une erreur, le Parti Libéral béninois, ramène le pays dans les méandres des temps où les mouvements politiques appartenaient encore aux individus qui pouvaient en disposer à leur guise et à leurs ambitions. Un recul insidieux à même de mettre en veilleuse la réforme du système partisan.

En plus des sortis médiatique du secrétaire général du nouveau mouvement politique, c’est Canal 3 Bénin que Richard Boni Ouorou a choisi pour lancer sa nouvelle vie de dirigeant de parti. Pousser par des journalistes assez taquins, l’invité de Canal 3 Bénin s’est vu obligé de s’attaquer à plusieurs reprises au parti de l’opposition Les Démocrates. Si par moment il a essayé de se montrer critique vis-à-vis du régime en place tout le monde aura retenu Boni Ouorou a choisi Patrice Talon parmi ces hommes d’inspiration. Le risque pour une telle communication est de se laisser percevoir comme un vassal de Patrice Talon et des partis politiques que le soutiennent. Risque qui tourne déjà au soupçon de collusion et de contrat avec la mouvance, soulevés par certains acteurs. Si cela relève d’abord de l’ordre de la conspiration non étayée, c’est tout de même une tache noire que les premiers jours d’existence du Parti Libéral ont laissé dans les esprits.

Parti Libéral, parti enchaîné ?

Erreurs de débutants et fruits d’un début poussif, Richard Boni Ouorou et les siens ont un chantier titanesque qui appelle à mieux gérer les sorties, dans les détails des images et dans le contenu du discours. Pour rattraper son retard sur les huit (08) années de retard qu’il a sur ses concurrents aura besoin d’une démonstration en matière de construction d’un réseau concret d’acteurs et de membres. Il s’agira d’un noyautage rapide qui couvre tout le territoire.

Certes, à la fin restera toujours une équation insoluble. Celle du mécanisme et moyen par lesquels le Parti Libéral du Bénin pourra se faire inviter à la table de la présidentielle. La réponse à cette préoccupation appartient au temps et à la patience, si tout était logique en politique. La logique aurait donc voulu que ce nouveau parti s’attende à aller au mieux aux joutes communales et législatives. Se doter d’une légitimité avant d’envisager requérir l’aval des Béninois pour la Marina. Or tout le monde le sait, en politique, la logique s’appelle, l’inattendu.

Considérer la possibilité de l’inattendu qui projetterait les Libéraux dans les présidentiels, c’est pousser loin la petite musique qui fait de Richard Boni Ouorou un soutient souterrain de Patrice Talon. Un soutien de circonstance, pour se faire offrir des parrainages que la mouvance n’a que de trop. Or, cette éventualité fait du Parti Libéral du Bénin, un parti enchainé.