Brice Oligui Nguéma nomme Séraphin Moundounga (Tout sur le parcours du VP)

Le président de la République du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguéma, a signé un décret portant nomination de Séraphin Moundounga au poste de Vice-Président de la République. L'annonce officielle a été faite par le secrétaire général de la Présidence, professeur Guy Rossatanga-Rignault, sur les antennes de la télévision nationale, Gabon 1ère. Cette nomination est instituée l'article 48 de la Constitution. Elle consacre le retour au premier plan d'un acteur politique dont le parcours illustre les bouleversements récents de l'histoire gabonaise.

Originaire de Moabi, dans la province de la Nyanga, Séraphin Moundounga est né le 29 février 1964 à Tchibanga. Il commence sa carrière dans l'enseignement entre 1985 et 1990 avant d'entrer en politique. En 1990, il est élu député sous les couleurs du Parti démocratique gabonais (PDG), dont il devient plus tard membre du bureau politique.

De 1997 à 2009, il occupe le poste de premier questeur à l'Assemblée nationale. En dehors de son parcours politique, il entreprend des études de droit à partir de 2001. Diplômé de l'université Paris I Panthéon-Sorbonne, il obtient en 2012 un doctorat en droit public à l'université de Grenoble II. Sa thèse porte sur « L'Union européenne et la paix en Afrique subsaharienne ». Ministre de l'Éducation nationale de 2010 à 2014, il est confronté à plusieurs crises, dont une vaste grève des enseignants et un scandale lié aux faux bulletins scolaires. En janvier 2014, il est nommé ministre de la Justice et Garde des Sceaux, ainsi que deuxième vice-Premier ministre dans le gouvernement de Daniel Ona Ondo.

C’est lors de l'élection présidentielle de 2016 que sa trajectoire bascule. Opposé à la validation des résultats qui reconduisent Ali Bongo à la tête du pays, il démissionne le 5 septembre 2016 et claque la porte du PDG. Quelques jours plus tard, alors qu'il dénonce des menaces sur sa vie, il quitte le Gabon et s'exile en France. Là-bas, il fonde l'ONG UNITÉ pour promouvoir les droits humains et accompagner les familles des victimes des violences post-électorales.

En 2018, il est poursuivi en diffamation après des propos tenus sur France 24, dans lesquelles il accuse Ali Bongo d'avoir « triché » lors du scrutin de 2016. Son retour au Gabon a lieu en octobre 2023, quelques semaines après le coup d'État militaire qui met fin au régime d'Ali Bongo. Il affiche alors son soutien à la transition initiée par le général Oligui Nguéma. Peu après, il est nommé président du Conseil économique, social et environnemental de la Transition, un organe consultatif. Sa désignation comme Vice-Président de la République couronne le long parcours politique, fait de ruptures et de convictions. À ce poste, il devra seconder le Chef de l'État dans l'exercice de ses responsabilités constitutionnelles, en particulier sur les questions de souveraineté et de représentation. Le Vice-président Séraphin Moundounga doit construire aux cotes du Président un processus de refondation en cours au Gabon.