SÉNÉGAL
Deux anciens ministres perdent leur immunité parlementaire

Macky Sall, ancien Président de la République du Sénégal
L’Assemblée nationale du Sénégal a voté, vendredi 2 mai 2025, la levée de l’immunité parlementaire de deux anciens ministres du régime de Macky Sall. Aujourd’hui députés de l’opposition. Il s’agit de Moustapha Diop, ex-ministre du Développement industriel et des Petites et Moyennes Industries, et de Salimata Diop, ancienne ministre de la Femme.Tous deux sont cités dans une affaire présumée de détournement de fonds publics, liés à la gestion du fonds de riposte contre le Covid-19 entre 2020 et 2021.
Ce fonds, d’un montant global de 1 000 milliards de francs CFA, avait été mobilisé pour faire face à la crise sanitaire. Le vote a été largement adopté par les députés, ouvrant la voie à une possible comparution devant la Haute Cour de Justice, seule compétente pour juger les membres du gouvernement pour des actes commis dans l’exercice de leurs fonctions. Moustapha Diop est accusé d’avoir versé en espèces 2,5 milliards de francs CFA pour l’achat de masques, en violation des règles comptables.
Il affirme avoir respecté les procédures et rejette toute accusation de corruption. De son côté, Salimata Diop doit justifier des dépenses jugées irrégulières, estimées à plus de 57 millions de francs CFA. Elle dénonce des accusations "infondées". Ces levées d’immunité interviennent après la publication d’un audit de la Cour des comptes en 2022, qui a relevé plusieurs irrégularités dans la gestion du fonds anti-Covid. Les deux anciens ministres doivent désormais passer devant une commission d’instruction, qui décidera de leur renvoi éventuel en procès. Ils ne sont pas les seuls concernés. D’autres anciens ministres, dont Mansour Faye et Ismaïla Madior Fall, font également l’objet d’enquêtes similaires.
A sa prise de pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye, élu en mars 2024, a promis de renforcer la transparence et de lutter contre la corruption. Pour beaucoup, ces affaires constituent un test pour la crédibilité de cette promesse. L’opinion publique reste divisée entre espoir d’une justice indépendante et crainte d’une instrumental
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